Bail réel solidaire : les conditions d’éligibilité décryptées

Le Bail réel solidaire (BRS) est un dispositif innovant qui permet à des ménages modestes d’accéder à la propriété à un coût inférieur à celui du marché. Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Cet article vous apporte un éclairage complet et détaillé sur le sujet.

Qu’est-ce que le Bail réel solidaire ?

Le BRS est un mécanisme légal qui sépare la propriété du bâti de celle du foncier. Il offre ainsi la possibilité d’acquérir un logement neuf ou ancien sans avoir à acheter le terrain sur lequel il est construit. Le propriétaire dispose alors d’un droit réel sur son logement, qu’il peut vendre, louer ou transmettre. La durée du BRS est généralement comprise entre 18 et 99 ans, renouvelable.

Ce dispositif a été créé par la loi Alur de 2014, dans l’objectif de faciliter l’accès à la propriété pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires. Le BRS est mis en place par des organismes de foncier solidaire (OFS), qui sont généralement des structures publiques ou parapubliques.

Les conditions d’éligibilité au Bail réel solidaire

Pour pouvoir bénéficier d’un BRS, plusieurs conditions doivent être remplies :

  • Revenus du ménage : Les ressources du foyer doivent être inférieures aux plafonds définis par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL). Ces plafonds varient en fonction de la composition du ménage et de la zone géographique dans laquelle se situe le logement.
  • Occupation en tant que résidence principale : Le logement acquis en BRS doit être occupé à titre de résidence principale par l’acquéreur, c’est-à-dire qu’il doit y vivre au moins 8 mois par an.
  • Première acquisition : Le dispositif est en principe réservé aux primo-accédants, mais des exceptions sont possibles dans certains cas, notamment pour les personnes dont le logement a été détruit ou qui ont été expropriées.

Les avantages du Bail réel solidaire

Le BRS présente plusieurs atouts pour les ménages éligibles :

  • Réduction du coût d’acquisition : En dissociant la propriété du bâti de celle du foncier, le BRS permet de réduire le coût global d’acquisition d’un logement. Selon certaines estimations, cette économie peut atteindre jusqu’à 40 % par rapport à un achat classique.
  • Aides financières : Les acquéreurs en BRS peuvent bénéficier de différentes aides publiques, telles que le prêt à taux zéro (PTZ) ou les subventions accordées par les collectivités locales.
  • Encadrement de la plus-value : Lors de la revente du logement, la plus-value réalisée est encadrée par l’OFS et doit être partagée entre le propriétaire et l’organisme. Cela permet de maintenir des prix accessibles pour les futurs acquéreurs.

Les limites du Bail réel solidaire

Malgré ses atouts, le BRS présente aussi quelques contraintes :

  • Droit d’usage limité dans le temps : Le droit de jouissance du terrain est accordé pour une durée déterminée (entre 18 et 99 ans), même si celle-ci est renouvelable.
  • Risque de requalification fiscale : Dans certaines situations, l’administration fiscale peut considérer que l’acquéreur en BRS est en réalité locataire et non propriétaire, ce qui entraîne une imposition différente.

Néanmoins, le BRS demeure une solution intéressante pour faciliter l’accès à la propriété aux ménages modestes. Il convient toutefois de bien se renseigner sur les conditions d’éligibilité et les modalités du dispositif avant de se lancer.